Interview de Michèle Weber par Caroline Imperato

Michèle Weber est une collègue orthophoniste, animée par la même envie d'aider son prochain. Ainsi, c'est naturellement qu'elle a posé quelques jours de congés afin de venir renforcer l’équipe de "ah, la grammaire en puzzle" sur le FIJ de Cannes 2016, pour la présentation du concept du jeu.

Son expérience, son recul sur les choses et sa maturité sont autant de qualités qui nous ont été utile pendant ces 4 jours.

J’avais envie de connaitre son ressenti sur son expérience de notre Festival International des jeux et nous nous sommes prêtées à l’exercice de l’interview

Michèle, as-tu déjà été au Festival International des Jeux de Cannes ?

Michèle : « Non, mais y a quelques années j’ai visité le salon des antiquaires dans ce même batiment. Du coup, je me souvenais vaguement de la configuration de la salle du -1. Je ne connaissais pas celle de l’étage du RDC où on a été exilés ».

Caroline : Effectivement, on a été placés au Hall Riviera au RDC « Zone enfants/famille » et non au -1 dans la zone des tables d’auteur.

Quel accueil as-tu reçu lors de tes rencontres interprofessionnelles ?

Michèle : «  J’ai vu le gars des multiplications qui m’a écoutée avec patience. Eux lançaient leur produit…donc déjà bien occupés. L’accueil était positif. »

Caroline : Oui, c’est le jeu de mémorisation des tables de multiplication par association d'images mentales : « Multimalin » de PROTIN Matthieu.

Toi qui kiffes la rééduc’ des enfants dyscalculiques ce jeu est fait pour toi !

Michèle : « Au cocktail, j’ai discuté avec une personne qui gère une école de Games Design. D’ailleurs, faut que je la contacte… »

Caroline : Oui, elle représente l’école des métiers du jeu vidéo Créajeux à Nîmes. 

Michèle : « En partant un soir, on est tombé sur un gars qui filait un coup de main à l’équipe de Bombyx. »

Caroline : Il nous a dit qu’il y avait participé l’an passé comme auteur. Il se souvient également des speed-datings. Ses impressions : crevant, car ses rdv s’enchainaient les uns après les autres !

Michèle : « Enfin y a eu le gars qui bosse le bois dans son garage : Nicolas Delclite, gérant de Grain de créa « Créateur et fabriquant de jeux de société en bois. Grain de Créa met tout en œuvre pour fabriquer des jeux éco-responsables. »

Caroline : Tout à fait, on s’était dit que nous pourrions le contacter pour la partie bois du matériel.

Quels échanges as-tu eus avec nos voisins de table d’auteurs ?

Michèle : «  Au début, je trouvais que le jeu des Polonais pouvait être jouable après 2 verres de Vodka (rires). Même, après explications, ce n’est pas un jeu que j’aurais acheté. Par contre, James avec son jeu de la Pyramide des Anges était fort intéressant ! »

Caroline : Je confirme que le jeu de construction de James est vraiment intéressant. Par contre, je déplore de ne pas avoir pris le temps de voir le jeu de nos voisins polonais…

Qu’as-tu pensé des deux heures dédiées au speed-dating, rencontre auteur/éditeur ?

Michèle : «  Je n’ai pas aimé le concept : dîtes ce que vous avez à dire en 7 minutes, je n’en vois pas l’intérêt. 12/15 minutes auraient été plus acceptable. Ce n’est pas parce que le concept de speed-dating existe qu’il faut le placer de partout ! »

Caroline : C’est vrai que ça devient un exercice de style de présenter son jeu en si peu de temps. J’avoue qu’on peut en tant qu’auteur ressentir de la frustration ! En même temps, c’était une expérience !

A noter que nous avons eu tout au long de la préparation du FIJ des infos contradictoires sans signalement de changement.

Par exemple, le timing des speed-datings en fait partie. C’est en 10 minutes que le concept nous a été proposé et non en 7. Nous nous sommes entrainées pour tenir 10 minutes et avons créé des visuels exprès.

Qu’as-tu ressenti à l’issue de nos 3 RDV au speed-dating ?

Michèle : « Les éditeurs n’ont pas joué le jeu ! »

C'est vrai Michèle, nous pensions que seuls les éditeurs qui avaient été séduits sur le papier par notre projet se déplaceraient jusqu’à notre table. Or, l’animatrice des speed-datings demande (avant de sonner le premier coup de clochette) à la trentaine d’éditeurs présents de prendre le temps d’aller voir TOUS les auteurs présents !

Michèle :  « Oui, je suis déçue. Les éditeurs auraient pu faire le tour de tous les auteurs comme c’était annoncé au début, fausse joie !»

Caroline : Effectivement, ce qui aurait été top, c’est de voir défiler tous les éditeurs pendant 7 minutes et pour ceux qui souhaitaient en savoir plus, avoir l’opportunité de les rencontrer plus tard à notre stand…C’est à nouveau de la frustration qui en ressort, car nous aurions eu la possibilité d’échanger avec encore plus de professionnels et d’avoir des retours avisés de notre projet…

Quel est ton pire souvenir ?

Michèle : « L’arrivée et l’installation : On a dû faire 3-4 fois le tour du Palais des Festivals avant de trouver notre emplacement. Les infos données étaient erronées ou incomplètes. On s’est même retrouvé dans le couloir du service compta ! Il est miraculeux que dans la soirée, on ait fini par trouver notre stand ».

Caroline : J’avoue que prendre ses marques et ses repères spatiaux dans cet immense bâtiment qu’est le Palais des Festivals a été épique tant pour trouver notre table d’auteures que pour rejoindre le lieu du Cocktail.

Quel est ton meilleur souvenir ?

Michèle : « Ben, les deux coupes de champagne au bar spécial pro avec l’hôtesse-barmaid ! Je plaisante (rire). Quand le type de Cocktail Games est venu nous voir. Je me suis dit : ça y est, notre jeu intéresse quelqu’un ! Ça fait plaisir, ça met du baume au cœur ».

Caroline : Tout à fait d’accord ! Cette rencontre et cet échange sont prometteurs.

Reviendras-tu l’année prochaine, si tu es conviée ?

« Honnêtement, je n’en ai aucune idée. A priori si le jeu est édité, je pense que oui (même si ce n’est pas un OUI définitif) »

Es-tu contente d’avoir participé à cette aventure du FIJ ?

« OUI !!!! »

Je te remercie, Michèle, d’avoir pris le temps de répondre à ces questions (relativement improvisées…)